Un réveil... difficile, abrupt. Réveil = chute?

« -Pour qui tu te prends madame la nudiste!? Me parler comme ça! Obligeance de me présenter! Non mais! » Fit la petite fée.

Eurydice ne comprenait pas vraiment sa réaction, elle s'était efforcée d'être polie, de minière à ne pas vexer le petit être, et voilà que cela se retournait contre elle! La Dryade prit donc en note ce fait. La petite créature n'appréciait pas la politesse...

Il y avait des gens à qui cela ne plaisait pas, elle le savait bien! Mais s'adresser comme un ami à un inconnu, cela était bien souvent au dessus de ses forces. Sa rencontre avec la faune était bien entendu pas à prendre en compte. Elle était bouleversée, à cet instant, mais à présent, elle avait eu le temps de se ressaisir, et les formules de politesse lui venaient aux lèvres tout naturellement, sans qu'elle s'en rendît compte. La fée reprit la parole.

« -Mouah, maaaaadaaaaameuuuhhh, c'est Caroline! Et ne me parle plus sur ce ton! »

Les gens, de nos jours! Ils étaient malpolis, et mal léchés, de surcroît. La fée -Caroline- en était un parfait exemple. Eurydice avait une sainte horreur de ça, mais elle se tut. Elle garderait cela pour elle, ou pour plus tard...

« Bien entendu, tu ne m'as pas entendu me présenter, avec ton remix de la petite maison dans la prairie version nudiste et l'explosion de la porte qui aurait pu nous rendre borgne! J'ai eut peur moi! Imagine, t'es grosse comme la fée clochette et une porte gigantesque éclate en morceau assez gros pour t'écraser! »

Eurydice n'avait pas entendu la fin de la tirade de la fée. Elle s'était arrêtée au mot nudiste et s'était contemplée. Elle avait repris forme humaine.

« Ouuuuuups!!! »

Ses cheveux venaient, comme par hasard, cacher sa poitrine autrefois plate, mais le reste de sa nudité était parfaitement visible. Ce fait importait peu à la Dryade, mais apparemment, c'était dérageant pour la fée. Aïssa lui avait aussi fait une remarque précédemment.

*Tu peux revenir, s'il te plaît? Mon entourage paraît gêné par mon apparence actuelle... *
*Et bien? Tu me supplies alors qu'auparavant tu voulais me déchirer? C'est bien, tu fais des progrès. Un rosier, cela te convient-il? *
*Oh! Ce serait magnifique!!! *
*Je savais bien que tu penserais comme moi... *

Instantanément, le corps de Eurydice se couvrit de branches entrelacées et recouvertes d'épines, parsemées de feuilles, et sa chevelure fut de même, avec les fleurs rouges en plus. Elle était un rosier mouvant.

« - Nous devrions aller voir de ce côté, peut-être trouverons nous quelqu’un pour nous aider, ou une quelconque explication sur ce qui se passe ici… » Fit Aïssa qu'Eurydice avait presque oubliée tant elle avait été concentrée sur sa petite conversation avec son corps.

« Oui, c'est une idée, répondit la Dryade. Mais vous êtes sûres de ne pas vouloir profiter de la nature environnante, avant? »

En vérité, Eurydice n'avait aucune hâte d'aller s'enfermer encore, alors qu'elle pouvait profiter des rayons du soleil, du vent sur sa peau de bois et de feuilles, et du murmure incessant de la végétation alentours. Elle voulait rester à cet endroit précis, voir les animaux diurnes, comme les animaux nocturnes, elle voulait sentir l'air, en un mot, se sentir en vie. Était-ce trop en demander?

Cependant, elle ne voulait pas demeurer seule. Pas dans ce monde inconnu où elle ne savait pas distinguer ce qui était hostile de ce qui ne l'était pas. L'union avait toujours fait la force, et elle comptait bien l'avoir, cette force. Elle contempla les deux jeunes créatures qui l'accompagnaient. À elles trois: une fée absolument dépourvue de manières, une faune qui ne maîtrisait pas encore tout à fait sa démarche et une Dryade qui ne comprenait pas grand chose à l'être capricieux qui contrôlait son corps; à elles trois, elle ne représentaient pas vraiment une force. Comment un être minuscule et apeuré au moindre geste brusque, une femme chèvre et un arbre ambulant pouvaient ils se défendre face à l'adversité?

Advienne que pourra, se dit-elle, et sus à l'ennemi! J'ai décidé de tenter ma chance à nouveau dans ce monde, personne n'a le droit de m'en empêcher!

La petite fée dit tout bas en regardant la nymphe au travers les cheveux de la faune:

-T'es sure qu'elle n'est pas morte dans un asile? Me fait peur le buisson...

S'installant sur l'épaule d'Aissa elle continua tout bas, près de son oreille.

-Si elle veut rester dehors, tant mieux... Mais moi je resterai pas trop longtemps dans le coin, elle me fout les chocottes! Je crois que je vais continuer mon exploration moi...

La petite fée ferma les yeux et sauta.

*Voler, voler, voler, voler… merde, je vole paaaaaassss !!!!!*

Elle tenta de s’accrocher à la première chose à sa portée et attrapa les poils… de jambe de la faune.

-Aie, aie… désolée…

Tremblante elle attendit de l’aide de la part de la faune.

Bon… elle pouvait comprendre que la nymphe voulait rester dehors, mais… elle voulait des réponses et elles n’allaient pas les trouver en restant comme des cruches dehors !

Aïssa observait le grand étendu ouvert avec un frisson. Scrutant le ciel et les coins sombres avec méfiance, elle se questionna sur son comportement :

* Mais pourquoi j’ai peur?, oui nous sommes en terrain inconnu et nous ne savons toujours pas quoi faire, mais pourquoi j’agis comme… comme une proie?*

Proie. Ce mot la frappa, oui, étant maintenant en parti chèvre, cela devait maintenant se refléter sur son comportement, sur ses impressions… Les chèvres, ont plusieurs prédateurs dans la nature… par contre ici, elle ne devait pas avoir de créatures à craindre… malgré ce résonnement, l’impression de danger persistait.

* Calme-toi Aïssa, tu es irrationnel, ta peur ne doit pas éclipser ta logique*

La petite voix de Caroline la sortie de ses pensés. Il était vrai qu’elle n’avait aucune idée d’où venait la nymphe. Mais la faune ne l’imaginait pas venir de ce genre d’établissement…

Lorsque la fée pris son envole, si sa tentative peux être considéré comme tel, la brune n’eut pas le temps de la rattraper. Lorsque la petite créature s’accrocha à la fourrure de la faune, cette dernière ne pu retenir un petit gémissement de douleur. Aïssa se pencha et cueilli la rousse, afin de la remettre sur son épaule, tout en déclarant aux deux autres créatures :

- Nous aurons surement tout notre temps pour profiter de la nature plus tard. Nous devons prioriser le fait de s’informer. Puis, nous verrons... Et je dois avouer que je n’aime pas trop cet endroit.

La jeune femme se dirigea vers le bâtiment qu’elle avait indiqué plus tôt.

Eurydice se résigna donc à suivre le mouvement. Cela ne l'empêchait pas de gambader, bien entendu, mais elle restait en arrière. De là, au moins, elle pouvait voir la petite fée, et être sûre qu'elle ne lui jouerait pas un mauvais tour. La Dryade était méfiante vis à vis de la petite créature qu'un rien blessait. Elle semblait avoir les nerfs à fleur de peau et rechercher la compagnie juste pour utiliser les gens autour. Cela pouvait, bien entendu, être une erreur, mais Eurydice se fiait à son instinct. Or, celui-ci lui dictait de se méfier de cette Caroline.

Aïssa, en revanche, semblait d'une amabilité absolue. Elle se montrait compréhensive et aimable. Eurydice l'appréciait et voulait faire connaissance avec elle. Elle rattrapa ses deux compagnes.

Comment êtes-vous mortes?

La question était peut-être abrupte, d'autant plus qu'elle s'était approchée discrètement, avec les pas de velours caractéristiques de son espèce, et qu'elle ne s'était pas montrée. Elle était juste derrière la faune dont l'épaule était occupée par la fée. Après tout, ce n'était pas parce qu'elle n'avait pas envie de rentrer dans le bâtiment qu'elle devait rester en arrière et bouder.

Elle n'avait pas pensé une seconde que la formulation de la question pourrait blesser qui que ce fut, mais elle s'en rendit compte à cet instant. Caroline risquait encore de mal le prendre et de créer des problèmes, une fois de plus...

Enfin... Si ça ne vous gène pas de me le dire, ajouta-t-elle, espérant que la petite fée ne s'offusquerait pas cette fois.

Le regard de la fée baissa à l'entente de la question.
C'était vrai...
Tout semblait déjà si loin, mais la douleur semblait toujours présente.
Sans même s'en rendre compte, elle posa les mains contre son bas-ventre ses yeux rouges brillants de larmes à peine contenues.

Les mains de Marc sur sa peau...
La douleur qui l'avait envahi.
La peur.
La peine.
La honte...

-Me suis entaillée les poignets... Je voulais... revoir mes parents.

Elle jeta un regard triste à la nymphe.
Pourquoi avait-elle du poser cette question?
Lui ramener ces souvenirs si douloureux?

Un sanglot menaça d'éclater, mais elle se força à le cacher.

-Veut plus en parler...

Et elle se referma comme une huitre, perdue dans ses pensées.
Si elles étaient morte, ce n'était pas par plaisir... Elles devaient toutes avoir un lourd bagage de souffrance. Cette question ressemblait à un coup de poignard destiné à chacune. Même pour la nymphe.

Aïssa sentit le malaise chez la fée. La regardant du coin de l’œil, la faune vit les larmes perlées au coin de ses yeux alors qu’elle répondait à la question de la nymphe avec difficulté.
La brune se doutait que la nymphe n’avait pas voulu être blessante, mais cette question était indiscrète. La réaction de caroline en témoignait bien.

La femme voulant réconforter la pette créature sur son épaule, lui flatta la tête de son index, lui murmurant gentiment :

- Si un jour tu veux en parler, je suis là, sinon je respecterai ton silence.

Elle espérait que son geste ne soit pas mal interprété, mais elle aurait eu peur de blesser la fée si elle lui avait tapoté le do et un câlin de réconfort était inenvisageable vu la taille de la rousse.

Repensant à la question de la dryade, Aïssa y répondit d’une voix le plus neutre possible :

- Je me suis injecté une substance euthanasiante.

Sa voix avait tremblée malgré elle. C’était plus dur de dire à voix haute cet acte irréparable qu’elle avait posé. C’était formuler les pensés qui lui tournaient en tête depuis son réveil. Aïssa avait l’impression qu’une autre elle se cachait dans sa tête quelqu’un de froid, calculateur. Bien que ce caractère fasse partie d’elle, elle aimait faire comme si ça ne faisait pas partie de sa personnalité, comme pour se disculper d’être comme elle est.

Continuant tranquillement sa route, elle attendait qu’Eurydice révèle aussi ce qui lui était arrivée.

-Hmmm... Ainsi c'est vrai... Nous nous sommes toutes suicidées...

Eurydice avait retrouvé la gravité qui la caractérisait avant sa mort. Repenser à ses souvenirs était douloureux, mais elle avait estimé que la question ferait naître la confiance entre elles trois. Elle regarda ses deux compagnes. Elle avait dû se tromper, car toutes deux arboraient un air maussade, et puis, elles n'avaient pas dit la cause de leur mort...

-Vos morts sont bien plus originales que la mienne, fit-elle toute peinée. Mais je n'ai pas vraiment eu le temps de me préparer au choc psychologique qui m'attendait, à vrai dire.

Elle pressa le pas, se retourna vers les deux autres et déclara simplement:

-Je suis un monstre, fille de monstres, et même dans la mort, je reste un monstre. Mais, je m'y suis faite, à présent.

[Euh... Perso, je vois pas l'intérêt de continuer à trois sur un forum...]

Tu as raison buisson Mary-sue! C'est donc ainsi avec un chagrin immense que je quitte ce forum mort et envahi par la copie et les mary-sue!
Adieu forum cruel!
*saute en bas de l'épaule de la chèvre et meurt écrasée sur le sol*

Et bien je suis d'accord, il n'y a rien à faire, on tourne en rond.
On aura beau essayer, ce forum est mort, rien ne sert de lui faire la respiration artificielle, comme nous le faisont depuis plus d'un mois.

Au revoir